
Former pour mieux prévenir : bilan et perspectives sur la lutte contre les feux de forêt et de végétation
La hausse drastique des interventions pour feux de végétation dans le canton est une réalité qui impose une adaptation rapide et structurée. Sous l’impulsion de l’inspecteur cantonal et en collaboration avec plusieurs partenaires romands, un dispositif ambitieux a vu le jour. Le Major Cédric Michel, responsable de la formation cantonale, dresse pour nous le bilan des actions engagées et esquisse les perspectives pour 2026.
Un risque en forte évolution
La situation du canton face au risque d’incendie de forêt et de végétation a radicalement changé.
Comme l’explique le Major Cédric Michel, « les essences se modifient et ressemblent de plus en plus à ce que connaissaient le sud de la France et le Tessin il y a quelques décennies ». Cette évolution, documentée par l’ingénieur cantonal forestier, est exponentielle et exige une réponse à la hauteur du danger. Dans ce contexte, la formation n’est pas une option mais une nécessité absolue. « Être prêt à intervenir sans formation reviendrait à courir un marathon sans entraînement », compare-t-il.
Bilan 2024-2025 : une première pierre à l’édifice
La réponse s’organise à l’échelle romande. Une première formation pilote, mise en œuvre sur Vaud en novembre 2024 et à laquelle des responsables neuchâtelois ont participé, a démontré la pertinence d’un programme adapté, repris de l’expertise française. Le premier cours neuchâtelois s’est tenu les 16 et 17 septembre 2025 et 24 personnes ont été formées, avec un appui de formateurs neuchâtelois et romands.
Le format privilégié ? « Principalement de la pratique sur le terrain, au plus proche de la réalité », précise le Major. Les exercices intègrent des modules sur les tactiques spécifiques, les dénivelés importants ou les dangers de l’obscurité. La théorie, apportée par les services forestiers des cantons de Vaud et Neuchâtel, ainsi que l’ingénieur cantonal, reste essentielle pour la sensibilisation et la compréhension globale du risque.
Points forts et axes d’amélioration
La grande force du dispositif réside dans d’excellentes collaborations existantes, tant avec les forestiers qu’entre cantons. Le défi est maintenant d’harmoniser la nouvelle approche avec les intervenants opérationnels grâce à une communication transparente pour éviter toute incompréhension.
Des compétences restent à développer. La formation à la conduite d’intervention pour les feux de forêt de niveau 3 (FdF3) est en élaboration par le groupe de travail romand, avec une formation pilote prévue en 2026. Elle sera suivie par le niveau FdF4.
2026 : vers une formation toujours plus innovante et interconnectée
L’année prochaine verra l’émergence de méthodes pédagogiques innovantes. Pour le FdF3, une journée de simulation virtuelle avec l’Entente Valabre (France) est planifiée. Cette solution permet de s’entraîner sur la prise de décision face à l’évolution d’un incendie, sans avoir à se déplacer, optimisant ainsi temps et coûts.
La collaboration romande, initiée par l’ECA-Vaud avec le Groupement SIS de Genève et la Compagnie industrielle de Monthey SA (CIMO), est la clé de voûte pour l’avenir. « Si le besoin d’une montée en puissance face à une situation défavorable est décidé, il sera facile de mettre en place des renforts extra-cantonaux, car nous formons nos participants sur une stratégie identique », souligne le Major Cédric Michel.
Une vision collective sur le long terme
L’objectif à l’horizon 2026 est clair : voir des équipes opérationnelles formées aux trois niveaux de gestion des feux de forêt. Cette montée en puissance progressive, qui s’appuie sur la collaboration et l’innovation, permettra d’aborder les prochaines années avec confiance et de relever ensemble les défis que nous réserve le climat.











